L’autoroute A1 sur les tronçons Berne-Zurich et Lausanne-Genève devrait être élargie à au moins six voies. Le Conseil fédéral est ouvert à la proposition d’Erich Hess (UDC/BE) co-signée par une trentaine d’élus du parti conservateur. Dans sa réponse publiée jeudi, il recommande d’accepter la motion.
L’A1 longue de 410 km est la plus longue autoroute de Suisse. Elle relie les centres suisses de Genève, Berne, Zurich et Saint-Gall sur l’axe est-ouest. Elle est chroniquement surchargée.
Certains tronçons comme celui d’Härkingen-Wiggertal ont déjà été élargis à six voies. Une autre étape entre Härkingen et Luterbach est en cours de planification.
Le débat sur un élargissement est donc relancé sous la Coupole. Et le Conseil fédéral se montre ouvert sur la question, recommandant même au Parlement d’accepter la motion de l’élu UDC pour agrandir les tronçons entre Berne et Zurich, ainsi qu’entre Lausanne et Genève. Le Bernois invoque “l’immigration incontrôlée” comme cause de surcharge du trafic.
Un mauvais signal
Pour Isabelle Pasquier-Eichenberger, conseillère nationale verte genevoise et vice-présidente de l’Association transports et environnement, cette motion est un très mauvais signal.
” Des messages très négatifs circulent déjà au niveau du rail, avec un horaire qui sera bientôt plus compliqué et des prix qui augmentent. On le sait, la mobilité est la principale source de gaz à effet de serre en Suisse”, déplore-t-elle vendredi dans La Matinale. Selon elle, il est donc malvenu de la part du Conseil fédéral de mettre la priorité aujourd’hui sur les autoroutes. Sans compter que, concernant l’actualité romande autour du rail, “des messages très négatifs circulent déjà, avec un horaire qui sera bientôt plus compliqué et des prix qui augmentent.”
Et la conseillère nationale verte d’ajouter que quand on élargit les autoroutes, des terres agricoles sont souvent réquisitionnées. “Et on sait à quel point il est essentiel de préserver autant que possible cette surface agricole.” En résumé, pour elle, le Conseil fédéral ne devrait pas mettre sa priorité sur les autoroutes au vu de l’urgence climatique.
Une opportunité à saisir
En revanche, pour Laurence Cretegny, députée PLR vaudoise et membre du comité cantonal du TCS, il s’agit d’une opportunité à saisir.
“Je pense que cet axe est très important pour la fluidité du trafic. On voit que cet autoroute est totalement engorgée avec des reports du trafic sur les axes annexes.” Pour cette ancienne syndique qui a pu l’observer dans sa commune du Pied du Jura, il est donc primordial de se mettre autour de la table pour que cet élargissement soit réalisé, car le rail et la route ne vont pas l’un sans l’autre. “Ils sont complémentaires”, insiste-t-elle dans La Matinale.
source : https://www.rts.ch/