Depuis qu’elle a préféré les F35 américains aux Rafale français pour renouveler sa flotte d’avions de chasse, la Suisse regrette que Paris lui tourne le dos. Les relations diplomatiques sont gelées et plusieurs accords de coopération ont été abandonnés, raconte le média Republik.ch.
En préférant acheter 36 avions de combat F-35 à l’américain Lockheed Martin plutôt que des Rafale français, Berne a brouillé sa bonne entente avec Paris. Une note confidentielle du président de la Confédération helvétique, Ignazio Cassis, datée de septembre et révélée par le média alémanique Republik.ch, signale que « la France a rompu toutes les relations diplomatiques de haut niveau » depuis juin dernier.
Le pays a perdu gros dans cette affaire. « Avec un avion de chasse français, la Suisse aurait pu acheter un partenariat européen et des milliards de recettes fiscales supplémentaires », note Republik. Celui-ci dévoile que les deux Etats négociaient, en contrepartie de ce contrat militaire, « un accord historique qui aurait approfondi leurs relations de voisinage de manière inédite ».
Un accord fiscal à 3,4 milliards d’euros
Il était question d’une entente sur l’imposition des travailleurs frontaliers, de collaborations dans les sciences, la lutte contre la criminalité ou encore les infrastructures de transport. L’accord sur les travailleurs frontaliers aurait ainsi pu rapporter à la Suisse 3,5 milliards de francs (3,4 milliards d’euros) de recettes fiscales sur trente ans. Par ailleurs, Berne aurait pu bénéficier du soutien de Paris dans ses négociations difficiles avec l’UE sur un accord-cadre.
Source : lesechos.fr Auteur : Pierre Demoux Crédit image : Adobe Stock