Les actifs de la région Grand Est, et plus particulièrement ceux qui travaillent dans un pays frontalier, parcourent des distances de plus en plus longues pour aller au travail.
Qu’ils prennent la voiture ou les transports en commun, les travailleurs qui résident à plus de 30km de leur lieu de travail sont de plus en plus nombreux dans la région Grand Est, selon l’Insee, qui se base sur des données récoltées avant la crise sanitaire et donc, l’essor du télétravail. Près d’un actif sur cinq était concerné en 2019 par ces longs trajets, qui étaient effectués, dans trois quarts des cas, par des frontaliers ou des navetteurs entre deux grandes villes.
À l’échelle de la région, 405.600 personnes devaient ainsi parcourir plus de 30km pour se rendre au travail, soit 18,2% de la population ou près d’un actif sur cinq. C’est 1,7% de plus qu’en 2013, date de la précédente enquête. Les statisticiens ont classé ces déplacements en trois catégories. Alors que la moitié de ces trajets est effectuée entre deux aires d’attraction de villes françaises, un quart des actifs se rendent dans un pays frontalier pour travailler. Le dernier quart est composé de salariés qui effectuent des trajets entre un grand pôle et sa couronne éloignée, voire en dehors de son aire d’attraction.
Entre 2013 et 2019, la distance parcourue par les actifs pour se rendre au travail a augmenté, d’après l’Insee. Le trajet médian s’est ainsi rallongé de 1,2km, s’établissant à 9km à l’échelle de la région. Parallèlement, la part d’actifs qui résident et travaillent dans la même commune a diminué de 2,2 points. Une évolution que les statisticiens expliquent «en partie par la hausse du nombre de travailleurs frontaliers».
Des frontaliers qui s’éloignent de la frontière
Qu’ils aillent travailler au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne ou en Suisse depuis leur résidence en région Grand Est, ces derniers étaient 182.000 à franchir une frontière pour se rendre sur leur lieu de travail en 2019, soit 15.300, ou 12% de plus qu’en 2013. Les navetteurs sont d’ailleurs la catégorie d’actifs dont le trajet médian est le plus long, puisqu’il s’établissait à 35,9km en 2019, correspondant à un allongement de la distance d’un kilomètre par rapport à 2013.
Autre donnée dévoilée par l’Insee: les actifs qui se rendent au Grand-Duché sont les navetteurs qui habitent le plus loin de la frontière. En effet, la moitié d’entre eux parcourt plus de 19km côté français, contre 10km pour les frontaliers qui exercent en Allemagne ou en Belgique. Entre 2013 et 2019, les trajets de plus de 30km effectués par les frontaliers connaissent, eux aussi, une progression (+1,6 points).
En plus de la durée du trajet domicile-travail des résidents, l’Insee a également sondé les résidents sur leur mode de transport. Sans surprise, l’utilisation de la voiture s’est accrue pour les longs trajets, en progressant de 0,9 point, tandis que son utilisation globale à l’échelle de la région augmente d’un point. Si les frontaliers français qui travaillent au Luxembourg utilisent davantage les transports en commun (18%) que les autres catégories d’actifs (8,2% en moyenne), la voiture reste le moyen de transport le plus utilisé par les personnes qui se rendent au Grand-Duché (82%).
Enfin, les statisticiens français dévoilent quelques informations concernant le profil des frontaliers. Plus de six navetteurs de la région Grand Est sur dix sont des hommes. Alors que près d’un quart des actifs se rendant en Allemagne ont plus de 55 ans, les frontaliers français à destination du Luxembourg sont plus jeunes, la moitié d’entre eux ayant moins de 40 ans. Parmi ces derniers, les cadres et les employés qualifiés sont surreprésentés, tandis que la moitié des travailleurs se rendant Outre-Rhin sont des ouvriers.
source : www.virgule.lu/granderegion/de-la-france-vers-le-luxembourg-les-trajets-pour-se-rendre-au-travail-sallongent/1543005.html