Source : Article de Chrystelle Thevenot sur le site lesfrontaliers.lu : https://www.lesfrontaliers.lu/societe/hausse-des-impots-les-frontaliers-francais-devront-descendre-dans-la-rue/
Ca bouge enfin. La hausse des impôts 2020 des frontaliers français commence à faire parler. Des actions vont être mises en place. Tout le monde reconnaît que c’est une “injustice” et “un nouveau coup dur” porté aux salariés français au Luxembourg !
Depuis début septembre, les frontaliers français ne décolèrent pas. L’augmentation de la charge fiscale de milliers de ménages frontaliers à revenus mixtes est jugée « injuste et démotivante ». On entend par revenu mixte : un couple dont l’un travaille au Luxembourg et l’autre travaille en France.
Les feuilles d’imposition 2020 continuent d’être envoyées dans les foyers des français et les frontaliers découvrent « avec écoeurement » et souvent avec « stupeur » des augmentations importantes.
Lire Pourquoi les impôts français ont augmenté pour les frontaliers du Luxembourg ?
Il est vrai que cette dernière augmentation s’ajoute aux dernières réformes luxembourgeoises, qui ont à plusieurs reprises visé une réduction du pouvoir d’achat de la main-d’œuvre frontalière.
Du grand n’importe quoi !
Quel est l’intérêt pour eux de travailler encore au Luxembourg ? C’est la question que se posent de nombreux frontaliers français « abasourdis » par cette nouvelle décision prise par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie en France qui « pompe encore plus les travailleurs transfrontaliers » fait-on observer dans les rangs des frontaliers mécontents.
Pour Maria, secrétaire trilingue dans un hôpital du nord du Luxembourg est marié à un français. Elle vit en France. Elle paie déjà 12 000 euros par an d’impôt au Luxembourg. « Maintenant, les impôts français me réclament de l’argent. C’est du grand n’importe quoi » assène-t-elle.
Une augmentation drastique…
Après la réforme fiscale au Luxembourg de 2016 qui a rétabli une équité fiscale entre les ménages résidents et les ménages frontaliers français et désormais la mise en œuvre de la convention fiscale en 2021, les ménages frontaliers français « qui ont des revenus mixtes* ont le sentiment légitime de subir une augmentation drastique d’impôts et une baisse conséquente de leur pouvoir d’achat qui, à terme, risque de faire perdre son attractivité au Luxembourg » souligne Christian Simon-Lacroix, en charge de ce dossier à l’OGBL. Depuis quelques semaines, les témoignages affluent dans son bureau.
Les frontaliers : une richesse pour le Grand-Duché
Mais que fait le gouvernement luxembourgeois face à cette situation pénalisant des milliers de travailleurs français ? Dans un communiqué de presse, le LCGB, autre syndicat au Luxembourg, enfonce le clous : « des mesures politiques urgentes doivent être prises afin d’éviter que le Luxembourg se voit un jour confronté à une pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs essentiels de notre économie (santé et soins, commerce, gardiennage, transport… » précisant « Les frontaliers français contribuent chaque jour à la richesse de notre pays ». Tout est dit !
Une manifestation le 5 octobre à Metz
Il faudra donc bouger, alerter, manifester. C’est le mot d’ordre envoyé par l’OGBL.
Mais pour ceci, les frontaliers français devront descendre dans la rue. Mardi 5 octobre 2021, les syndicats en France ont appelé à une grève nationale. Les revendications sont nombreuses comme l’augmentation des salaires, l’abandon des réformes des retraites et de l’assurance chômage, les conditions de travail, etc.
Dans ce contexte, l’OGBL donne rendez-vous, devant la place de la gare de Metz à 15h, mardi 5 octobre 2021, à tous les frontaliers mécontents “et qui souhaitent se faire entendre“. L’objectif ? Interpeller les pouvoirs publics. « Ce n’est que le début de longues actions » précise-t-on à l’OGBL.