Leur nombre a doublé en une dizaine d’années. Près d’un emploi sur quatre dans le canton du Jura suisse est aujourd’hui tenu par un frontalier venant de l’Aire urbaine ou du Sundgau alsacien.
Selon les chiffres de la Statistique publique jurassienne , le nombre de travailleurs frontaliers a augmenté significativement au cours du deuxième trimestre 2022 dans le Jura suisse. Sur un an, la hausse est de 11,5 % avec une augmentation très nette dans le district de Porrentruy (+ 13,5 %).
Les travailleurs frontaliers dans le canton du Jura suisse viennent principalement de l’Aire urbaine et du Sundgau alsacien.
C’est la première fois que le nombre de frontaliers dans le Jura dépasse la barre symbolique des 10 000 personnes pour s’établir à 10 024 personnes. En 1996, il y avait 2 729 frontaliers dans le canton, 3 496 en 2000, 5 074 en 2010, 8 759 en 2020.
Près d’un emploi sur quatre
Ce chiffre est à comparer avec la population permanente du canton, qui est de 73 798 habitants et ne varie quasiment pas depuis 2015. La population résidante permanente active est de 33 208 personnes (en comptant les apprentis). Les frontaliers représentent donc 23,19 % des personnes travaillant dans le canton du Jura.
En août dernier, 1 314 personnes étaient inscrites au chômage dans le Jura suisse, soit 3,6 % de la population active.
Si la concurrence de la Suisse voisine est souvent évoquée en matière de santé, notamment pour les emplois d’infirmières, c’est paradoxalement ce secteur qui a le moins augmenté avec une hausse de seulement 0,4 % en un an des emplois occupés par des frontaliers dans le domaine de la santé et du social.
Deux tiers d’hommes
C’est dans le domaine des emplois administratifs que le recrutement des employés français s’est envolé (+ 41,1 %) même si le secteur industriel et du bâtiment représente la grosse masse des postes, employant plus d’un frontalier sur deux (53 %). L’horlogerie , notamment, est fortement pourvoyeuse d’emplois , lesquels sont plus nombreux (+ 13 % en un an). Le recrutement de frontaliers dans la restauration (+8,3 %) et le commerce (+ 6,8 %) progresse moins vite.
48,19 % des frontaliers travaillent dans le district de Porrentruy, 35,73 % dans celui de Delémont et 16,08 % dans celui des Franches-Montagnes.
Deux frontaliers sur trois (65,48 %) sont des hommes.
source : L'Est Républicain