Entre Nancy et le Luxembourg : Un train express pour les frontaliers, ça se précise

Le maire de Nancy est conscient des enjeux du projet du gouvernement français de développer l’équivalent du RER francilien dans une douzaine de métropoles françaises. Mathieu Klein espère bien que le Sillon lorrain, qui court jusqu’au Luxembourg, sera choisi.

En février dernier, la Première ministre française Elisabeth Borne a annoncé un plan de 100 milliards d’euros d’ici 2040 pour le transport ferroviaire. Une annonce venue confirmer celle du chef de l’État qui, en novembre 2022, disait vouloir développer un équivalent du RER francilien dans une douzaine de métropoles françaises.

“PERMETTRE À DES AUTOMOBILISTES AUJOURD’HUI DANS LES BOUCHONS DE CHOISIR LE TRAIN”

Des déclarations qui ont eu un certain retentissement du côté des communes formant le “Sillon lorrain” (l’axe Épinal-Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg) dont les maires espèrent pouvoir bénéficier d’une telle infrastructure pour faciliter l’accès au Grand-Duché. Jeudi encore, Charlotte Leduc, députée de la Moselle (Nupes), alertait sur la “situation catastrophique” de la ligne TER Metz-Luxembourg.

Il y a aujourd’hui un enjeu majeur de desserte du Sillon lorrain, affirme Mathieu Klein, maire de Nancy, pour favoriser d’abord l’accès au Grand-Duché par le train des travailleurs frontaliers qui sont de plus en plus nombreux. […]  Nous avons saisi cette opportunité à l’échelle du Sillon lorrain puisque Épinal, Nancy, Metz et Thionville ont déposé ensemble leur candidature pour créer le Réseau express métropolitain européen du Sillon lorrain et donc favoriser une desserte rapide du Grand-Duché depuis la Lorraine et une cadence plus régulière pour vraiment, concrètement favoriser le report modal, c’est-à-dire permettre à des automobilistes qui sont aujourd’hui dans les bouchons de l’A31 de choisir le train pour aller plus simplement et plus rapidement au Grand-Duché.”

“IL S’AGIT POUR LE LUXEMBOURG DE RESTER ATTRACTIF”

L’implication du Luxembourg est un atout pour la candidature du Sillon lorrain. Car Mathieu Klein rappelle que le “Grand-Duché  a choisi le co-développement comme stratégie“. Et des investissements existent déjà, comme les parkings relais de Thionville et de Longwy par exemple. Ainsi, si l’axe Nancy-Luxembourg était choisi pour ce Réseau express métropolitain européen, le Grand-Duché pourrait co-financer certaines infrastructures.

Je compte sur Xavier Bettel évidemment pour appuyer ce projet, affirme le maire de Nancy. Je sais qu’il y est sensible parce qu’il sait parfaitement qu’aujourd’hui, l’économie résidentielle au Grand-Duché repose en partie sur la capacité des travailleurs allemands, français, à pouvoir venir chaque jour travailler au Grand-Duché dans de bonnes conditions. Donc on est vraiment dans une logique gagnante-gagnante : une meilleure desserte de la Lorraine, un meilleur accès au Luxembourg, une capacité pour le Luxembourg de continuer à recruter des travailleurs frontaliers en Lorraine mais aussi en Allemagne et en Belgique.”

Mathieu Klein estime que des co-investissements du Grand-Duché pour favoriser la transformation des infrastructures lorraines pourraient être parfaitement pertinents “parce qu’il s’agit aussi pour le Luxembourg de rester attractif et facile d’accès compte tenu de l’augmentation constante du nombre de travailleurs frontaliers.

source : https://5minutes.rtl.lu/actu/frontieres/a/2049770.html