La commissaire européenne Věra Jourová est à Berne mardi matin pour rencontrer deux conseillers fédéraux. Et la secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Livia Leu est attendue à Bruxelles mercredi.
En théorie, les objectifs sont modestes. Chargée des valeurs et de la transparence, la Tchèque vient à Berne pour une visite de courtoisie. Ce n’est pas elle qui gère le dossier suisse, mais elle est tout de même l’une des huit vice-présidents de la Commission européenne.
Věra Jourová va rencontrer le président de la Confédération Ignazio Cassis ainsi que la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. Les échanges porteront la guerre en Ukraine, mais aussi sur les relations entre la Suisse et l’UE.
Et depuis que la Suisse a repris les sanctions européennes envers la Russie, on entend parler des deux côtés d’un esprit de renouveau, d’une ambiance constructive. Cela ne fait pas disparaître les désaccords, mais c’est important car la Suisse a besoin d’un nouveau souffle dans ses négociations institutionnelles avec l’UE.
La nouvelle approche “verticale” de la Suisse
Les désaccords concrets, justement, seront au cœur de la visite de Livia Leu dès mercredi. Cela fait deux mois que le Conseil fédéral a défini ses nouvelles orientations. Plutôt qu’un accord-cadre horizontal, il veut ancrer les rapports institutionnels secteur par secteur dans un paquet de négociations.
Livia Leu s’est déjà rendue une fois à Bruxelles présenter cette approche dite verticale. Jusqu’ici, la Commission n’a pas fermé la porte mais elle n’a pas changé de position.
Bruxelles attend des clarifications de la part de la secrétaire d’Etat sur certains points: quelles sont les priorités du gouvernement suisse? Veut-il vraiment alourdir ce nouveau paquet avec un accord sur la recherche? Espère-t-il réellement déroger à la directive sur la citoyenneté, qui est une ligne rouge de l’UE?
Il s’agit donc d’un deuxième round de discussions exploratoires. Dans les scénarios les plus optimistes, elles pourraient déboucher d’ici l’été sur une rencontre ministérielle entre Ignazio Cassis et le “Monsieur Europe” de la Commission Maroš Šefčovič. On pourrait alors vraiment parler d’un nouveau départ dans les relations entre la Suisse et l’UE.
Source : www.rts.ch Auteur : Etienne Kocher/oang