Bettembourg veut supprimer les places de stationnement pour les navetteurs frontaliers

Bettembourg et Noertzange ont un problème. Dans les rues autour des gares, de nombreuses personnes étrangères à la localité garent leur voiture le matin, prennent le train pour aller travailler et bloquent une place de parking jusqu’au soir. C’est ce que les responsables communaux veulent empêcher à l’avenir.

«Nous ne voulons pas que Bettembourg soit utilisé comme parking relais», a déclaré l’échevin à la Mobilité Jean-Marie Jans (CSV) lors d’une réunion publique au château de Bettembourg devant un public estimé à plus de 200 personnes.

Une mesure forte a donc a été annoncée: le stationnement résidentiel sera donc étendu à toutes les localités de la commune à partir du 1er octobre et la zone payante du centre de Bettembourg sera agrandie.

Cela ne plaît pas à tout le monde. Ceux qui s’inquiètent pour leur place de parking sont irrités par les plans de l’administration communale. «Nous ne voulons pas créer un problème, mais en résoudre un», a tenté de rassurer Jean-Marie Jans. «Notre projet n’est pas de paver Bettembourg de parcmètres.» C’est pourquoi le disque de stationnement devrait suffire à de nombreux endroits.

À chaque voiture une place, demande le bourgmestre

Au cours de la réunion, la discussion s’est de plus en plus transformée en un débat général sur l’utilisation de l’espace public. C’est le bourgmestre Laurent Zeimet (CSV) lui-même qui a donné l’impulsion. «L’espace public nous appartient à tous», a-t-il déclaré. «Nous ne pouvons pas l’agrandir, les rues sont aussi longues et larges qu’elles le sont.»

Mais il y a de plus en plus de véhicules, a-t-il ajouté, soit parce que les gens possèdent de plus en plus de voitures, soit parce qu’ils travaillent dans la commune, soit parce qu’ils se garent près de la gare pour prendre le train le matin. Au cours de la soirée, Laurent Zeimet a ajouté: «La solution n’est pas de construire encore plus de garages». Selon lui, la question est plutôt: «Avons-nous besoin de toutes ces voitures ?»

Voici comment il faudra se garer à partir du 1er octobre

La zone de stationnement payant de courte durée au cœur de Bettembourg sera étendue et comprendra à l’avenir la rue de la Gare, ainsi qu’une partie plus longue de la route d’Esch. Aucune vignette n’y est valable et la durée maximale de stationnement est de deux heures.

À proximité des gares de Bettembourg et de Noertzange, les riverains pourront se garer avec une vignette, tous les autres doivent prendre un ticket. Dans une grande partie de la commune, les habitants de la commune pourront se garer avec une vignette, les non-résidents peuvent se garer jusqu’à quatre heures du lundi au vendredi entre 8h et 18h avec un disque de stationnement.

Les plans détaillés, élaborés par le bureau de planification du trafic Komobile, peuvent être consultés sur le site Internet de la commune de Bettembourg. Les habitants peuvent soumettre des propositions d’amélioration jusqu’au 5 février par e-mail à commune@bettembourg.lu ou par courrier au conseil échevinal.

Un participant à la réunion a demandé au bourgmestre où il pouvait garer sa voiture s’il s’absentait de chez lui pendant une semaine par exemple. Il n’a pas de garage, sa voiture est garée dans la rue et il a peur qu’elle soit emmenée à la fourrière.

Laurent Zeimet lui a rappelé la réglementation en vigueur: un véhicule ne peut être garé au même endroit dans la commune que pendant 48 heures. «Ce n’est pas le rôle de la municipalité d’organiser la vie de chacun», a précisé le bourgmestre. «Si j’achète une voiture, je dois aussi réfléchir à l’endroit où je vais la garer.»

Laurent Zeimet a osé une comparaison: «Si je m’achète un canapé, je dois réfléchir à l’endroit où je le placerai dans mon appartement.» Il ne viendrait à l’idée de personne de la laisser sur le trottoir. Le citoyen a ensuite reproché à l’élu de comparer des choses n’ayant aucun rapport.

Vivre au centre du village a des avantages et des inconvénients

Un habitant trouve «absurde» que l’on ne puisse pas se garer dans la rue où l’on habite. Il fait allusion à la zone de stationnement payant de courte durée autour de la rue de la Gare et de la route d’Esch. «Il est important que des places de stationnement pour les clients soient disponibles devant les commerces dans la mesure du possible», a répondu Jean-Marie Jans.

«N’est-ce pas un système à deux vitesses?», s’est plainte une femme qui habite dans la rue du Nord, où le stationnement est payant depuis dix ans. «Si je pouvais me garer gratuitement devant chez moi, ne serait-ce que deux heures, je ne ferais de mal à personne.» Jean-Marie Jans a rétorqué: «Quand on habite dans un centre animé, cela a l’avantage d’être en plein milieu. Mais il y a aussi des inconvénients.» La femme se sent malgré tout «discriminée».

Lorsqu’un habitant a remis en question la limitation du nombre de vignettes, Jean-Marie Jans a déclaré que dans différents quartiers, les riverains voulaient garer plus de voitures qu’il n’y avait de places disponibles. «Cela peut être dû au fait que certains ménages possèdent vraiment beaucoup de voitures alors qu’ils n’ont pas eux-mêmes d’espace de stationnement ou ne l’utilisent pas pour leurs voitures», a ajouté l’échevin à la Mobilité.

Une troisième question a évoqué le cas où des amis ou des parents viennent en visite pour une longue période, mais qu’ils ne peuvent se garer que pendant quatre heures. «On a alors la possibilité d’utiliser les places de parking qui sont gratuites pendant quatre heures», a déclaré Jean-Marie Jans. Selon le Code de la route, on peut se garer pendant un certain temps et on a ensuite la possibilité de déplacer la voiture et de se garer à nouveau, a-t-il ajouté.

Cette déclaration a été partiellement accueillie par des rires moqueurs. «C’est vraiment n’importe quoi!», a lâché l’habitant. «C’est à dessein que nous n’avons pas prévu de concept de vignettes visiteurs», a souligné Jean-Marie Jans.

Quelques minutes à pied jusqu’à la boulangerie

Autour de la gare de Bettembourg, le stationnement sera gratuit pendant 32 minutes, puis il coûtera 1,50 € par heure. Deux heures maximum sont prévues. «Il y a aussi des gens qui ont besoin de plus de 32 minutes, par exemple pour aller à la boulangerie», a fait remarquer un membre du public. Jean-Marie Jans a répondu qu’il y avait toujours une place libre au centre sportif et qu’il était possible de s’y garer gratuitement pendant quatre heures.

Les CFL travaillent sur une nouvelle réglementation pour le stationnement sur le parking de la gare. Jans évoque le risque que celui-ci soit plein après l’entrée en vigueur de l’extension du stationnement résidentiel.

Deux vignettes au maximum seront délivrées par ménage. «Deux plaques d’immatriculation peuvent être inscrites sur chaque vignette», a expliqué Jean-Marie Jans. «Mais on ne peut garer que deux voitures à la fois sur le domaine public.» La première vignette est gratuite, la deuxième devrait coûter 90 euros par an. Jusqu’à présent, elle est disponible pour 60 euros.

Cet article a été publié initialement sur le site du Luxemburger Wort.
Adaptation: Pascal Mittelberger.
Auteur : Mike Stebens
source : https://www.virgule.lu/luxembourg/bettembourg-veut-supprimer-les-places-de-stationnement-pour-les-navetteurs-frontaliers/37026052.html
image d’illustration : Gehkah / Adobe Stock