Le deal avec l’Union européenne va coûter plus cher

En cas de nouvel accord bilatéral, la Suisse pourrait être amenée à verser à l’UE une contribution bien plus élevée qu’actuellement.

En bref:

  • Le Conseil fédéral discute d’un nouvel accord avec l’Union européenne.
  • La Suisse pourrait tripler ses paiements annuels de cohésion à 450 millions.
  • L’UDC critique vivement cette augmentation, la jugeant inutilement coûteuse.
  • Viola Amherd reste optimiste malgré les nombreux désaccords persistants.

C’est une séance très attendue à Berne: mercredi, le Conseil fédéral doit faire le point sur ses négociations avec Bruxelles en vue d’un nouvel accord bilatéral. Mais nos confrères de la «NZZ am Sonntag» l’écrivent ce dimanche: la question financière promet de faire grincer des dents. À ce jour, la Suisse verse chaque année environ 130 millions de francs au titre de la «cohésion européenne». Cet argent est destiné à certains États de l’UE, comme la Bulgarie et la Roumanie, dans le but de réduire les disparités économiques et sociales entre les pays de l’Union.

De 130 à 450 millions

Mais d’après les calculs obtenus par nos confrères et ceux de CH Media, la somme pourrait grimper à 450 millions de francs par an. Cette somme ne tombe pas de nulle part: elle se fonde sur le calcul appliqué à la Norvège, également hors de l’UE, qui verse 390 millions de francs. Les partisans d’un traité avec Bruxelles voient cela d’un assez bon œil et considèrent qu’il s’agit d’argent bien investi, puisqu’il garantirait l’accès au marché intérieur de l’UE et d’éventuelles concessions.

L’UDC, fermement opposé à un accord, est sans surprise vent debout contre cette proposition. «Je n’ai jamais compris que nous devions envoyer de l’argent à l’UE pour faire du commerce avec elle. Nous ne transférons rien aux Américains et aux Chinois», déclare le conseiller national Franz Grüter au journal zurichois. Et d’ajouter: «Les Européens exportent beaucoup plus de biens vers la Suisse que ce que nos entreprises vendent sur le marché européen. En fait, c’est Bruxelles qui devrait nous verser une compensation, et non l’inverse.»

Viola Amherd au front

Cela étant, si la volonté est de signer un accord, on voit mal comment la Suisse pourrait échapper à une augmentation de sa participation financière. Car le temps presse. Dans le «SonntagsBlick», les milieux économiques mettent la pression en faveur d’une «voie bilatérale» même si, aux yeux du journal, il s’agit «d’une très vague profession de foi» et que Viola Amherd, présidente de la Confédération, se trouverait aujourd’hui bien seule à croire à un accord. Beaucoup d’espoirs sont placés en ses bons contacts avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Car les autres points de friction sont nombreux: la Suisse exige toujours une clause de sauvegarde en matière d’immigration. Des avancées auraient été faites, mais il ne faut pas s’attendre à des miracles, analyse la «NZZ am Sonntag.» Les partisans s’attendent à un accord d’ici à la fin de l’année. Encore faudra-t-il qu’il puisse recueillir une majorité d’avis favorables. Cela alors que l’initiative «Boussole», visant à renforcer le pouvoir du peuple suisse sur le droit européen, vient d’être lancée.

source : https://www.tdg.ch/le-deal-de-la-suisse-avec-l-union-europeenne-va-couter-plus-cher-572570756721
auteur : Julien Wicky