Les élus ont voté la gratuité des abonnements pour les moins de 25 ans en formation ou aux revenus modestes et une réduction de 50% pour les aînés. Les tarifs sont sortis de la loi.
Après de nombreuses tergiversations depuis mars, le Grand Conseil a voté ce jeudi soir la gratuité des abonnements Unireso pour les usagers de moins de 25 ans en formation ou ayant un revenu en dessous d’un montant que le Conseil d’État devra déterminer.
Les bénéficiaires devront être domiciliés ou en formation à Genève. Les jeunes frontaliers qui étudient dans le canton sont donc aussi concernés.
Ce geste s’accompagne d’un autre, pour les retraités résidant à Genève, qui bénéficieront d’une réduction de 50% sur les abonnements.
Ces modifications doivent entrer en vigueur en 2025, avec un coût estimé à 31,1 millions de francs, qui grimperait à 35,3 millions à l’horizon 2029. Tous les partis, sauf le PLR et l’UDC, ont voté, sous les applaudissements, ce projet de loi déposé par Le Centre, les Verts, le PS, le MCG et LJS.
Jacques Blondin (Le Centre) s’est félicité que ces partis aient pu s’entendre sur ce texte, qui, contrairement à la séance du Grand Conseil du 2 mai, n’est plus «parasité» par la question d’une fixation des tarifs par les TPG et le Conseil d’État, un projet adopté dans un second temps et via un autre projet de loi.
Le député du Centre a rappelé les objectifs de cette gratuité et de ce rabais ciblés: sauvegarder le pouvoir d’achat des ménages, lutter contre le dérèglement climatique et contre la saturation des routes, et honorer les promesses de redistribution des excellents résultats 2023 du Canton.
Chemin sinueux
«Les tarifs sont un des leviers pour favoriser le report modal», ajoute le Vert David Martin, tandis que François Baertschi (MCG) se félicite pour le porte-monnaie des familles et de la classe moyenne.
Patron de la Mobilité, Pierre Maudet dit sa satisfaction, «malgré un chemin sinueux, de ce signal clair en faveur d’une mesure simple, audacieuse et généreuse».
«La gratuité n’existe pas, c’est le contribuable qui paiera derrière», rejette l’UDC Stéphane Florey. La PLR Fabienne Monbaron ne voit qu’un cadeau «aux communes qui subventionnent l’abonnement des jeunes ou des aînés» et prévient que cela conduira à «une augmentation d’impôt et du billet journalier, ce qui est juste si l’offre de transports publics augmente».
Hausses des tarifs?
D’ailleurs, c’est pour permettre de compenser par de nouvelles ressources le cadeau qu’il vient de voter que le Grand Conseil a, dans la foulée, décidé de transmettre la compétence de fixer les tarifs au Conseil d’État et aux TPG.
L’objectif est aussi de permettre à la régie publique de proposer des offres innovantes, précise l’auteur du projet de loi, Stéphane Florey, qui ajoute: «Le système est aujourd’hui complètement sclérosé.»
Et d’affirmer que l’initiative de l’Avivo contre les hausses de tarifs qui, il y a dix ans, gravait la grille tarifaire dans la loi, n’a pas amené «un abonnement supplémentaire».
Le PLR Yvan Zweifel plaide également pour l’autonomie de la régie publique, tandis que Pierre Maudet demande que le Grand Conseil laisse au Conseil d’État la responsabilité d’augmenter les tarifs si besoin. «Le Grand Conseil ne le propose pas car ce n’est pas populaire, mais en plus d’être généreux, le Conseil d’État est courageux.»
Prendre d’un côté de ce qu’on donne de l’autre? Sandro Pistis (MCG), sur la même longueur d’onde que la gauche, refuse le texte, au nom, déclare-t-il, de la population qui, à plusieurs reprises, a dit qu’il ne voulait pas de hausses des prix. Jugeant le texte «antidémocratique», il prévient que son parti lancera un référendum.
Le texte est voté par 54 oui (droite), 4 abstentions (Verts) et 41 non (gauche et MCG).
source : https://www.tdg.ch/tpg-gratuits-pour-les-jeunes-feu-vert-du-grand-conseil-832129838753